C’est un travail de patience. Tant pour le corps que l’esprit. Juchés à plusieurs mètres de haut, sur un échafaudage balayé par les courants d’air, les peintres en décors du patrimoine ont les yeux rivés au plafond. Murielle Dudon fait partie de l’équipe. Elle intervient en tant que prestataire de service. L’effectif est volant et s’adapte au rythme du chantier.

Des fresques d’un bleu terni, effacéMurielle Dudon est Casadéenne cinq jours par semaine depuis le 4 janvier. Chaque jour, elle intervient sur les murs et les voûtes de la chapelle Notre-Dame-du-Collège. Cette salle a été redécouverte. Elle avait été morcelée en de multiples caves, logements et débarras jusqu’à ce que le chantier du Département reprenne possession des lieux et ressuscite l’endroit dans son intégralité.

Les fresques qui décoraient les plafonds sont encore visibles. Elles apparaissent d’un bleu terni, presque effacé. Pour les restaurer, Murielle Dudon commence par faire des dégagements au scalpel. Elle poursuit avec une étape de masticage pour reboucher les éclats tombés au fur et à mesure des décennies. Une fois ce long travail de fourmi terminé, l’équipe pourra passer au travail de recherche de teinte pour reconstituer les lignes très évanescentes.

« Cette abbaye, c’est un site exceptionnel, magique, magnifique, et qui mérite qu’on s’y attarde ». Les fresques restaurées chapeauteront les tapisseries qui seront exposées dans la chapelle à la fin du chantier, en 2018.

Comme ses collègues et confrères, Murielle Dudon ignore si elle fera partie de l’équipe qui va terminer le chantier. « Je suis très heureuse d’y avoir participé et j’ai très envie de revenir quand l’ensemble sera terminé ».

Céline Demars